Quel concept se cache derrière le terme « Économie circulaire » ? Si vous triez vos déchets, achetez durable, favorisez les objets de seconde main, vous participez déjà à l’économie circulaire ! Mais, cette démarche est bien plus globale et concerne l’ensemble des acteurs de notre société, des industriels aux consommateurs. Voici les clés pour comprendre l’économie circulaire et mieux s’y investir.
L’économie circulaire, c’est quoi exactement ?
L’économie circulaire repose sur la loi AGEC du 11 février 2020 et consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources, ainsi que la production de déchets. Il s’agit de passer d’une société du tout jetable à un modèle économique circulaire. Le terme « économie circulaire » a été utilisé pour la première fois en 1990 dans l’ouvrage Economics of Natural Resources and the Environment de David W. Pearce et R. Kerry Turner. Pour atteindre ces objectifs, plusieurs axes sont privilégiés, allant de l’information des consommateurs au changement des modes de production.
Parallèlement, depuis 2015, la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTCEV) fait de l’économie circulaire un pilier du développement durable en France. Elle affiche l’objectif d’un taux de recyclage de 65 % d’ici à 2025, associé à une réduction de 10 % de la quantité de déchets ménagers. Le réemploi est un axe essentiel pour satisfaire cette ambition.
Enfin, le Pacte vert, ou Green Deal européen, au regard des enjeux liés aux conséquences des changements climatiques, vise à limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne de 55 % à l’horizon 2050. Il encourage les entreprises à s’interroger sur leur processus, afin de réinventer des modes de production plus durables.
Ainsi, l’économie circulaire s’appuie principalement sur l’augmentation du taux de recyclabilité des produits, dans le but de lutter contre le gaspillage des ressources.
Les sept piliers de l’économie circulaire
L’économie circulaire repose sur sept piliers regroupés au sein de trois domaines. Il s’agit de prendre en compte l’impact d’un produit ou d’un service sur l’ensemble de son cycle de vie.
L’offre des acteurs économiques
On retrouve ici quatre notions principales :
- L’approvisionnement durable, qui vise à privilégier le recours à des ressources renouvelables, mais également des achats de matières premières éthiques, responsables et solidaires.
- L’éco-conception, qui implique une réflexion depuis le choix des matériaux jusqu’à l’emballage des produits, en passant par la fabrication.
- L’écologie industrielle et territoriale, afin de créer de véritable synergie entre les entreprises pour mutualiser les ressources.
- L’économie de fonctionnalité, dont l’objectif est d’encourager l’usage plutôt que la possession.
La demande et le comportement des consommateurs
On retrouve deux grands principes au sein de ce domaine qui nous concernent tous en tant que consommateurs :
- La consommation responsable
- L’allongement de la durée d’usage
L’objectif ici est de favoriser les achats responsables et éthiques, notamment de produits affichant des écolabels ou issus du commerce équitable. Un usage prolongé est également encouragé. Il passe par le développement de la réparation et du réemploi.
La gestion des déchets
Tri sélectif, compostage, valorisation énergétique et recyclage chimique visent à offrir une seconde vie aux objets et transformer les déchets en matériaux réutilisables.
Les 5 R de l’économie circulaire
Développé par l’écrivaine et conférencière Béa Johnson, le principe des 5 R, issu de la politique du « zéro déchet », convient particulièrement bien à l’économie circulaire. Les 5 R sont les suivants :
- Refuser d’acquérir des biens dont nous n’avons pas un réel besoin ;
- Réduire nos achats aux strictes quantités nécessaires ;
- Réutiliser les objets en privilégiant les produits d’occasion ;
- Recycler en appliquant correctement les consignes de tri ;
- Rendre à la terre l’ensemble des matières compostables.
Économie circulaire des batteries : 4 étapes clés
Le 12 juillet 2023, le Parlement européen a adopté le RÈGLEMENT (UE) 2023/1542 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 12 juillet 2023 relatif aux batteries et aux déchets de batteries, modifiant la directive 2008/98/CE et le règlement (UE) 2019/1020, et abrogeant la directive 2006/66/CE (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE). Ce règlement vise à rendre les batteries plus durables sur l’ensemble de leur cycle de vie. La notion de durabilité y est mise en avant, notamment à travers l’encouragement des acteurs du marché à adopter des démarches d’écoconception et à prolonger la durée de vie des batteries par des procédés de réemploi et de réutilisation.
Dans une démarche d’économie circulaire, Batribox s’investit depuis de nombreuses années dans la recherche et le développement pour réduire l’impact environnemental lié à la fin de vie des batteries, en promouvant des pratiques de recyclage et de réemploi responsables.
L’économie circulaire des batteries se décompose en 4 étapes, allant de la fabrication au recyclage, en passant par la collecte et le réemploi.
L’éco-conception
Les nouvelles normes environnementales européennes exigent que les techniques d’assemblage des appareils disposant d’une batterie n’empêchent ou ne compliquent pas leur extraction.
En parallèle, les fabricants doivent pouvoir produire des batteries intégrant des matériaux moins polluants, certains étant issus du recyclage, et qui sont plus facilement réutilisables.
La collecte des piles et des batteries
La collecte constitue une étape fondamentale pour alléger leur empreinte carbone. Les consommateurs sont régulièrement informés de l’intérêt des écogestes au quotidien par des campagnes dédiées. Les symboles info-tri ont été développés pour faciliter le tri.
Parallèlement, de nombreux points de collecte sont mis à disposition du grand public et des professionnels. Il est constaté qu’une grande partie des batteries contenues dans les fûts collectés par Screlec pourraient bénéficier d’une seconde vie, soit par réemploi ou réparation. Leurs composants, quant à eux, pourraient être revalorisés via des procédés de remanufacturage ou de réaffectation, offrant ainsi une solution durable et circulaire.
Le réemploi des batteries
Lorsqu’elles perdent en capacité, elles peuvent être préparées en vue de réemploi ou de réaffectation, selon différents usages :
- Le stockage des surplus d’énergie généré par des centrales de production d’énergies renouvelables ;
- L’alimentation d’équipements de secours ou de solutions de mobilité légère qui ne nécessitent pas de grandes capacités.
Nous avons d’ailleurs rédigé un article qui pourrait vous intéresser sur la seconde vie des batteries lithium.
Le recyclage des piles
Le recyclage débute par une phase de tri destinée à séparer les divers types de piles. Bien que les procédés de réemploi et de réaffectation retardent le recyclage dans une démarche d’économie circulaire, cette solution ultime reste indispensable. Tôt ou tard, l’ensemble des batteries produites et/ou leurs composants devront être recyclés pour réduire l’impact environnemental et préserver les ressources naturelles. Ensuite vient le traitement au cours de laquelle les batteries sont démontées, broyées et soumises à des processus qui vont permettre d’isoler les différents composants. Les matériaux extraits vont enfin pouvoir être réutilisés pour fabriquer de nouveaux objets. 78 % du poids d’une pile peut être recyclé sous forme de métaux ou d’alliages ! La ressource naturelle va ainsi être préservée, tandis que l’approvisionnement s’affranchit de l’extraction et du transport et nécessite donc moins d’énergie. Par ailleurs, les pays qui ne disposent pas de ressources naturelles sécurisent leur accès aux métaux précieux avec un approvisionnement direct.
En résumé, l’économie circulaire concerne tous les produits de consommation courante, piles et batteries comprises. Elle consiste à diminuer leur impact sur l’environnement en favorisant des pratiques plus vertueuses sur l’ensemble du cycle de vie du produit. Alimentation durable en matériaux, éco-conception, réparation, réemploi et recyclage constituent les piliers d’une Economie circulaire.
En plus de ses bénéfices environnementaux, l’économie circulaire joue un rôle stratégique dans la souveraineté européenne en matière de ressources. Elle permet de sécuriser l’accès à des métaux critiques tels que le lithium et le cobalt, qui sont essentiels à la fabrication de batteries, tout en limitant la dépendance aux importations de ces matériaux. Grâce au recyclage et au réemploi, ces métaux peuvent être réintroduits dans la production, réduisant ainsi l’extraction minière et l’impact environnemental associé.
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